ENTRETIENS – CONFÉRENCE GEAR 2019 de l’UEA

Nous avons profité de la conférence GEAR pour recueillir les points de vue de certaines des femmes les plus représentatives, actives au sein de l’UEA et d’autres organisations, qui ont grandement contribué à promouvoir les droits des personnes aveugles et malvoyantes en Europe et au-delà. Chacune à sa façon représente un modèle de référence et ouvre la voie à une société plus inclusive, plus autonome et plus équilibrée.

Introductions

La photo montre (de gauche à droite) Kiki Nordstrom, Maria Kyriacou, Barbara Martín Muñoz, Maria Thorstensson et Birgitta Blokland.

Description : toutes sont assises à une table, Kikki porte une robe noire avec un châle rouge, Maria porte une robe noire et parle dans un micro, Barbara porte une chemise blanche et regarde des documents, Maria porte une robe blanche avec un motif de feuilles orange et grises et regarde vers l’appareil photo, Birgitta regarde devant elle et porte un pull rouge avec un foulard doré.

Kicki NORDSTROM, ancienne présidente de l’Union Mondiale des Aveugles (UMA)

« Je suis aveugle depuis ma naissance et aujourd’hui, mon mari et moi tenons un petit restaurant là où nous habitons. Nous travaillons beaucoup tous les jours, au moins 12 heures par jour. »

Birgitta BLOKLAND, fondatrice du Réseau des femmes de l’UEA

« Représentante des Pays-Bas, j’ai d’abord rejoint la Commission des femmes de l’UEA en 1997 et l’ai présidée pendant cinq ans. En 2003, je suis devenue membre du Conseil d’administration de l’UEA et en 2007, j’ai été la première femme élue au poste de Secrétaire générale de l’UEA. J’ai siégé au Comité exécutif de l’UMA et dans d’autres comités jusqu’en 2011.

Au cours des huit dernières années, j’ai participé à plusieurs projets de l’UEA en lien avec la culture, l’accessibilité, les questions de genre et la basse vision.

J’ai été très honorée de recevoir le prix Arne Husveg 2017 pour ma contribution aux travaux de l’UEA. »

Barbara MARTÍN MUÑOZ, deuxième vice-présidente de l’UEA

« J’ai 44 ans et je suis espagnole. Je suis avocate et diplômée en politique et administration. Je suis également titulaire de différents masters en pratique juridique et en gestion des petites et moyennes entreprises. J’ai plus de 11 ans d’expérience dans le domaine des relations internationales. Grâce à cela, j’ai commencé à travailler dans plusieurs commissions de l’UEA et j’ai joué un rôle très actif dans des domaines importants comme le Traité de Marrakech. Depuis octobre 2015, je suis deuxième vice-présidente de l’association. »

Maria KYRIACOU, Secrétaire générale de l’UEA

« Je viens de Chypre et j’ai 47 ans. Dans la petite enfance, on m’a diagnostiqué un rétinoblastome bilatéral, qui a entraîné une basse vision et plus tard, une perte totale de la vue. Je suis enseignante spécialisée dans l’éducation de l’enfance en difficulté, titulaire d’une maîtrise en éducation des personnes déficientes visuelles, et je travaille comme experte dans ce domaine depuis 1995. Mon parcours professionnel au sein de l’UEA a commencé il y a environ 14 ans. En 2011, j’ai été élue membre ordinaire du Conseil d’administration de l’UEA et en 2015, secrétaire générale de l’UEA. »

Unn LJØNER HAGEN, Présidente de l’Association Norvégienne des Aveugles et des Malvoyants

La photo montre Unn Ljøner Hagen

Description : Unn est assise à une table, parle dans un microphone et porte un haut rouge avec une veste noire.

« J’ai 58 ans, je suis mariée et mère de 3 jeunes adultes. Lorsque j’étais moi-même une jeune adulte, on m’a diagnostiqué une rétinite pigmentaire, et aujourd’hui j’ai une vision très basse. Je suis politologue de l’éducation et j’ai toujours travaillé à plein temps. »

Anja URŠIČ, Doctorante, membre de l’Union des Aveugles et des Malvoyants de Slovénie (une photo d’Anja est présentée vers la fin du document).

Je suis une femme malvoyante originaire de Slovénie. J’ai terminé des études en gestion des organismes à but non lucratif et je prépare actuellement le plan de recherche de ma thèse de doctorat pour la prochaine année universitaire. Je suis très engagée au sein de notre Union des Aveugles et des Malvoyants, en particulier lorsqu’il s’agit de la formation des jeunes, de la rédaction d’articles, des projets de l’UEA, de la participation à des conférences, etc. J’essaie d’être active afin d’acquérir de nouvelles connaissances, aptitudes et compétences pour m’engager dans des questions étroitement liées aux besoins spécifiques des aveugles et des malvoyants, tant au niveau national qu’européen. Ma devise, c’est « s’impliquer et être active ! »

1.À partir de votre expérience personnelle et/ou professionnelle, pouvez-vous nous parler de la double discrimination qui consiste à être à la fois déficiente visuelle, et femme ?

(BMM) Il est assez difficile de prouver à tout le monde que je suis très capable de faire beaucoup de choses. Du fait de ma vue, il arrive que les choses prennent plus de temps. Cela n’est pas toujours compris comme tel, au contraire. Cela ne dépend pas de moi, mais de la perception et des préjugés des autres. J’y suis habituée, mais si, de surcroît, le fait que je sois une femme implique un élément négatif, alors cela me frustre énormément. C’est pourquoi mon attitude consiste à démontrer que je suis capable, que je sois une femme ou non.

(MK) Les femmes déficientes visuelles sont deux fois plus susceptibles de subir une discrimination en raison de leur sexe et de leur handicap. Je me considère extrêmement chanceuse car j’ai très rarement été victime de double discrimination, en partie parce que je travaille dans un domaine essentiellement féminin et dans l’éducation des personnes déficientes visuelles. Parfois, j’ai dû prouver que mon travail n’était pas une faveur, et que j’étais capable de faire aussi bien, voire mieux que mes collègues voyants. C’était donc essentiel pour moi de travailler très dur, d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences, de faire preuve de passion dans mon travail et de développer d’excellentes relations interpersonnelles. Quant à ma vie personnelle, j’ai créé mes propres outils pour détourner, dénoncer et combattre tout commentaire sexiste, et j’ai appris à m’entourer de gens qui m’acceptent, m’apprécient et me valorisent pour ce que je suis vraiment.

2.Selon vous, quels ont été les temps forts de la conférence GEAR 2019 de l’UEA ? Qu’avez-vous appris ?

(KN) J’ai apprécié d’entendre tous ces conseils et initiatives, d’atteindre les femmes, de les écouter et d’apprendre d’elles. J’ai aussi aimé retrouver de bons vieux amis qui sont toujours en mouvement... J’ai été fortement impressionnée par la Norvège en écoutant l’intense travail de recherches qu’ils ont mené.

(MK) La conférence a été un véritable succès. Chaque session était importante et passionnante, et le programme nous a offert de nombreuses possibilités de réseautage et des discussions animées et interactives. Deux sessions m’ont vraiment émue. La première, c’était le récit du travail sur l’égalité femmes-hommes au sein de l’UEA. C’était vraiment inspirant d’écouter Kicki Nordström, Birgitta Blokland et Barbara Martin réfléchir sur le chemin parcouru depuis les débuts jusqu’à aujourd’hui, en se remémorant non seulement les nombreux obstacles et défis rencontrés, mais aussi les opportunités et les connaissances accumulées, qui sont un atout pour avancer. L’autre temps fort a été la présentation par l’Association Norvégienne des Aveugles de l’impact de la campagne #MeToo sur leur propre organisation et des mesures prises pour mieux répondre aux accusations et délits. Je ne peux m’empêcher de me demander si des situations similaires existent dans d’autres organisations membres nationales, y compris la mienne.

(BMM) L’examen des 20 dernières années sur les questions de genre à l’UEA avec des femmes qui ont été impliquées dès le début ; l’intérêt accru des femmes à être dans la boucle, actives et prêtes à travailler avec expérience ; l’importance de parler des questions difficiles telles que la violence contre les femmes, et surtout, les femmes handicapées.

(BB) Pouvoir se rencontrer en face à face et nouer des contacts est absolument nécessaire pour maintenir la motivation, l’inspiration, pour continuer à nous améliorer, à progresser et à atteindre nos objectifs. C’était une joie de voir de vieux amis et tant de nouveaux visages : des femmes compétentes, actives, prêtes à poursuivre le travail que nous avons initié. C’était très encourageant d’entendre leurs contributions pendant ces sessions passionnantes. Beaucoup de personnes ont aussi clairement exprimé le manque d’information et d’orientation sur ce qui a été fait jusqu’à présent et qui se fait aujourd’hui ; elles ignoraient l’existence du Réseau des femmes de l’UEA ou ne savaient pas comment entrer en contact. La conférence a donc été un excellent moyen de se (re)connecter, d’échanger et de voir comment le Réseau peut nous soutenir dans notre effort commun.

(ULH) Beaucoup de bonnes discussions franches et ouvertes sur des questions modernes, comme la recherche sur les femmes déficientes visuelles, la campagne #Metoo et la technologie.

(AU) D’un point de vue personnel et professionnel, j’ai beaucoup appris sur l’importance des questions d’égalité entre les sexes au sein des organisations pour aveugles et malvoyants, et sur la manière dont la question du genre est intrinsèquement liée au développement durable et aux droits humains pour tous. Les ateliers de renforcement des capacités proposés durant la conférence m’ont permis d’acquérir des connaissances utiles sur les modèles qui peuvent être mis en œuvre dans les structures organisationnelles et dans la gestion. L’un des outils les plus efficaces qui a été présenté est une politique d’égalité entre les femmes et les hommes, qui peut induire une meilleure représentation des sexes dans différents domaines de travail au sein des organisations. Mener des recherches différenciées selon le genre, aborder séparément les aspirations/besoins des femmes et des hommes, renforcer le pouvoir d’action des femmes pour des rôles de leadership, organiser des formations et des ateliers, sont autant d’actions qui permettent d’intégrer correctement l’égalité entre les sexes et de ne pas laisser ce thème de côté.

3.Au cours de la conférence, il y a eu un point très intéressant sur l’utilisation des quotas en Norvège. Pourriez-vous, s’il vous plaît, le résumer ?

(ULH) Pour permettre à davantage de femmes d’occuper des postes de direction dans différents conseils d’administration, le gouvernement a mis en place un nouveau système de quotas selon lequel au moins 40 % des membres des conseils d’administration dans les entreprises doivent être des femmes qualifiées. Les hommes ont protesté et déclaré qu’un tel quota de femmes était introuvable. Aujourd’hui, c’est un immense succès. Tous les conseils d’administration publics ont atteint leurs quotas et les femmes dirigeantes sont beaucoup plus visibles dans la société.

4.Comment percevez-vous les questions de genre au sein de l’UEA ?

(BMM) Je pense que l’organisation est très consciente de cette question et fait de son mieux pour être cohérente, mais si, au niveau national, nos membres ne motivent pas suffisamment les femmes dans le domaine international, l’UEA ne peut pas faire grand-chose. La conférence de cette année a été un succès parce que les participants étaient non seulement motivés, mais aussi convaincus de la nécessité et de l’importance de la participation des femmes dans tous les domaines de la vie.

(MK) L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes malvoyantes au sein de l’UEA a toujours été un engagement majeur pour moi. En 2010, j’ai travaillé avec des femmes exceptionnelles de l’UEA pour planifier une conférence sur les femmes dans mon pays. Depuis, je coordonne le Réseau des femmes de l’UEA. J’ai également coordonné divers projets afin d’assurer l’engagement continu de l’UEA en faveur de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes. Les résultats tangibles ont été du matériel de sensibilisation sur le droit de vivre sans violence, une boîte à outils pour mobiliser les organisations de personnes déficientes visuelles afin qu’elles se concentrent davantage sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, une brève vidéo présentant dix femmes et le parcours de chacune pour accéder au plus haut niveau. Aujourd’hui, j’envisage donc les questions de genre au sein de l’UEA comme un engagement permanent pour renforcer l’égalité hommes-femmes dans tous les domaines de travail, les politiques et les documents de l’UEA, ainsi que pour promouvoir une représentation équilibrée à tous les niveaux de l’association. Des projets tels que GEAR sont essentiels pour sensibiliser à la situation des femmes et des filles déficientes visuelles et œuvrer pour l’inclusion des femmes aveugles et malvoyantes dans la société.

5.Comment les hommes au sein de l’UEA peuvent-ils s’engager davantage en faveur de l’égalité entre les sexes ?

(BMM) La sensibilisation est nécessaire, mais elle ne suffit pas parce que la théorie est bonne, mais dès qu’il s’agit de pratique, un grand fossé reste à combler. Pour ce faire, nous devons profiter du fait, par exemple, qu’il y a aujourd’hui des femmes au Conseil d’administration de l’UEA et leur donner plus de visibilité et une réelle autonomisation.

(MK) Je crois que les hommes de l’UEA sont bien conscients de la théorie qui se cache derrière l’égalité entre les sexes. Ce qu’ils doivent comprendre pleinement, c’est la définition et l’utilisation pratique de l’ « équité entre les sexes » en tant que moyen d’atteindre l’objectif final, l’égalité entre les sexes ». Les hommes de l’UEA doivent comprendre que les femmes déficientes visuelles sont confrontées à des défis différents en matière de participation pleine et entière, de représentation et de possibilités d’exercer un travail décent. Ils doivent donc partager la responsabilité d’adopter des politiques, des plans et des mesures qui conduisent à l’égalité et réduisent la discrimination intersectionnelle fondée sur le sexe, tout en assurant un accès équitable aux ressources et aux services de base afin d’obtenir une organisation inclusive et sensible à l’égalité entre les sexes. Étant donné que les Conseils d’administration des organisations nationales de l’UEA sont essentiellement composé d’hommes, ceux-ci pourraient par exemple veiller à ce que que leur organisation respecte les statuts de l’UEA et envoie des délégations équilibrées lors des prochaines Assemblées générales, et identifier des candidates potentielles lorsqu’ils présentent des candidatures féminines pour le Conseil et les autres postes à responsabilité. Ils peuvent également se charger de fournir les ressources et les installations nécessaires à la création de réseaux nationaux de femmes et générer des fonds pour organiser des conférences et des formations nationales sur le leadership des femmes.

6.Étant l’un des modèles de référence des futures dirigeantes au sein de l’UEA, quels conseils leur donneriez-vous ?

(KN) Prenez place dans les groupes de prise de décision, mais n’oubliez pas qu’il est toujours préférable d’avoir deux femmes dans un groupe plutôt qu’une seule femme dans deux. Votre voix compte pour beaucoup de personnes.

(BB) L’objectif du Réseau des femmes de l’UEA est de partager des connaissances, des expériences et des idées, de se soutenir et de s’inspirer mutuellement et d’apporter sa pierre aux travaux de l’UEA. Toute femme aveugle ou malvoyante en Europe peut rejoindre le réseau.

De plus, mettez sur pied un petit réseau autour de vous, soyez prête à travailler sur différents niveaux en même temps et déterminez quelle attitude peut servir aux mieux les objectifs de votre groupe. Trouvez des intérêts communs avec d’autres groupes de votre organisation et travaillez ensemble sur ces questions. Sachez comment votre organisation fonctionne, établissez un plan d’action concret et participez activement au recrutement et à la préparation des femmes afin qu’elles poursuivent le travail lorsque vous passerez à autre chose.

(ULH) N’abandonnez jamais ! Il est difficile de jongler avec nos différents rôles dans la vie quotidienne, mais vous devez croire en vos propres forces et compétences pour travailler sur un pied d’égalité.

7.Vous avez fondé le Réseau des femmes de l’UEA il y a 20 ans. Avec le recul, quels ont été son influence, ses succès et ses lacunes ?

(BB) Nous avons organisé le premier Forum des femmes de l’UEA juste avant l’Assemblée générale de 1999. Le Réseau des femmes de l’UEA a été mis en place avec les participants du Forum, en plus de la Commission des femmes qui existait déjà.

Nous avons établi des collaborations fructueuses avec d’autres commissions sur des thèmes et des objectifs communs.

Nous avons produit de nombreux documents, notamment une prise de position sur le droit à la parentalité, un manuel pour inclure la dimension de genre dans tous les travaux de l’UEA, des rapports, le Bulletin d’information des femmes (Women´s Newsbulletin), etc.

Nous avons rédigé des amendements constitutionnels pour des délégations équilibrées et des changements textuels afin de refléter la diversité et l’égalité, incluant les femmes et les hommes, les aveugles et les malvoyants et les personnes de tout âge.

Nous avons soulevé le sujet tabou de la violence exercée contre les femmes aveugles et malvoyantes avec un premier projet en 2003, puis avec une suite il y a quelques années sous la direction de notre Secrétaire générale actuelle.

Afin de promouvoir la diversité et l’égalité et de rassembler des exemples de bonnes pratiques, nous avons créé le Prix UEA Égalité et Diversité (créé par un artiste déficient visuel).

Notre réseau s’avère également un excellent vivier pour recruter des femmes pour des projets qui nécessitent des connaissances spécifiques, mais aussi pour de futures dirigeantes.

D’un autre côté, les pays doivent être contraints de se conformer à la constitution d’une manière plus efficace, car nombre d’entre eux font encore l’impasse sur des délégations équilibrées.

Faute de moyens financiers, au cours des 20 dernières années, seules deux réunions du Réseau ont pu avoir lieu (à Chypre et en Suède). Nous nous efforçons d’en organiser une lors de chaque Assemblée générale.

Nous essayons également de restaurer nos archives concernant le genre, la diversité et l’égalité, qui ont été perdues dans les archives du bureau de l’UEA.

8.Quelles seraient vos recommandations pour une meilleure équité entre les sexes au sein de l’UEA et au-delà ?

(KN) Lutter pour l’égalité entre les sexes à tous les niveaux de la société. Nos propres organisations représentent des acteurs de poids. L’UEA peut jouer un rôle important dans le renforcement des organisations nationales qui n’affichent pas une représentation équilibrée entre hommes et femmes. Organiser des réunions réservées aux femmes et enseigner ce que signifie l’égalité des sexes pour l’organisation, mais aussi pour le pays en général.

(MK) Lors de la conférence GEAR de l’UEA, les participants ont adopté la Déclaration de Malmö. Elle appelle à des actions concrètes, notamment en matière d’égalité entre les sexes, de représentation équilibrée, de discrimination et de violence envers les femmes et les filles aveugles et malvoyantes, d’autonomisation et de CDPH/ODD. J’espère que les organisations nationales de l’UEA ainsi que le nouveau Conseil d’administration adopteront cette déclaration et en feront leur fil conducteur. J’espère sincèrement qu’à la 12ème Assemblée générale de l’UEA, des délégations nationales parfaitement équilibrées se verront remettre le rapport sur la réalisation de toutes les mesures prévues dans cette déclaration.

(AU) Comme je l’ai mentionné lors de la conférence GEAR de l’UEA, l’égalité entre les sexes doit figurer en tête de l’ordre du jour de chaque organisation de personnes aveugles et malvoyantes. L’actuel Réseau des femmes de l’UEA doit devenir plus actif aux niveaux européen et international, afin de faire pression et d’influencer les décideurs dans la sphère politique. De mon point de vue, les femmes aveugles et malvoyantes doivent avoir davantage de possibilités de s’engager et de montrer en quoi le fait d’être actives dans leur vie personnelle et professionnelle les rend plus autonomes et renforce leurs aspirations dans un avenir proche.

(ULH) Il faut donner davantage de visibilité aux questions de genre pour contribuer à améliorer les conditions de vie et les modes de vie dans les sociétés modernes. L’UEA doit acquérir davantage de connaissances et de compétences en réalisant de nouvelles études et recherches dans ce domaine.

(BB) Un certain nombre de recommandations figurent dans la Déclaration de Malmö de 2019 avec les conclusions et l’appel à l’action issus de la conférence GEAR de l’UEA. J’estime que l’UEA doit montrer l’exemple. Comment pouvons-nous demander à la société d’être plus inclusive si nous n’appliquons pas nous-mêmes ce que nous prêchons dans nos propres organisations ? Tout commence par un véritable engagement à en faire une responsabilité partagée, reflétée dans notre constitution, nos politiques, nos prises de position et nos plans d’action par des mesures concrètes et efficaces.

L’UEA protège les droits et défend les intérêts des femmes et des hommes aveugles et malvoyants de tous âges. Pour sensibiliser davantage, nous devons continuer à utiliser cette formulation spécifique et la reproduire dans toutes nos communications.

Le Président, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale sont à l’avant-garde de la réalisation d’une plus grande équité. L’UEA doit disposer d’un organe de direction équilibré et veiller à ce que les comités soient nommés avec une composition équilibrée.

Il est essentiel de surveiller et de protéger le travail et les réalisations pour empêcher que les mesures facilitant une représentation équilibrée ne puissent être facilement révoquées par accident ou par ignorance. Dans la structure actuelle de l’UEA, où toutes les commissions ont disparu et où aucun nouvel organe de surveillance n’a été mis en place, il est plus difficile d’influencer la prise de décision et l’élaboration des politiques.

Bien que des pas aient été faits dans la bonne direction, il est vraiment temps d’agir et l’AG, en tant qu’instance suprême de l’UEA, après 20 ans de discussions, de réflexion et de préparation, doit maintenant être pleinement en mesure d’y parvenir. Plusieurs membres nationaux ont déjà réussi à obtenir une meilleure équité entre les sexes. Suivons ces exemples de bonnes pratiques ! C’est possible et ce n’est pas si difficile si nous y mettons tous de la volonté et du cœur.

(BMM) Je vous recommande de consulter la résolution de la conférence parce qu’elle est claire, directe et réaliste.